Du 22 août au 02 septembre 2024
C’est le matin du 22 août 2024 que nous avons décollé de Montréal en direction de Muhanda. Les familles et amis étaient nombreux pour nous regarder partir, ce qui n’a pas rendu les au revoir faciles ! Après quelques crises de larmes, c’est le départ… ou presque ! Gabin n’a pas pu passer la douane, faute de VISA pour les états-unis où nous faisions une escale. Après un petit moment de stress, nous avons trouvé notre plan B : il prendra un vol différent avec une escale à Amsterdam. C’est parti !Le voyage n’a pas été de tout repos : nous avons passé 4h dans l’avion à l’arrêt à New-York, à cause de problèmes de communication, puis 1h à Nairobi le temps de régler quelques problèmes techniques. C’est donc 40h plus tard que nous atterrissons à Kigali, la capitale du Rwanda, où nous retrouvons Gabin à l’aéroport. Tous nos bagages sont bien arrivés à destination, mais le drone de Yassine a du rester à l’aéroport : nous avons besoin d’une autorisation. Nous sommes toujours en attente de la recevoir pour aller le récupérer. À notre arrivée à l’aéroport, notre partenaire local d’IDA Rwanda, Gustave, était là pour nous accueillir. Après avoir échangé quelques politesses, nous sommes montés dans les voitures qu’il avait préparé pour nous, en direction de notre AirB&B. Nous y resterons quatre jours.
Kigali
Dès notre arrivée au logement, nous avons discuté avec Gustave du programme des prochains jours puis nous sommes allés manger dans un restaurant local qu’il nous a recommandé : le Mamba. C’était un petit restaurant traditionnel qui nous a permis de nous plonger dans la culture rwandaise dès notre arrivée : c’était excellent ! Dès le premier jour, l’équipe se sépare en deux teams : Cédric, Yassine et Lorine choisissent de briser le décalage horaire en se levant tôt tandis que Marie, Gabin et Olivier se lèvent à 13h pour rattraper le manque de sommeil lié au voyage. C’est donc une matinée sportive pour la première équipe, partie courir au lever du soleil sur une piste de course proche de la maison. Le deuxième jour, nous sommes allés rencontrer Providence, une de nos contacts sur place qui nous a aidé à trouver Devin, notre cuisinier. Nous avons fait connaissance dans un petit café, où nous avons beaucoup échangé sur les coutumes du pays et les questions que nous pouvions nous poser sur son fonctionnement. Est venu ensuite l’heure de notre baptême de moto-taxi : après une négociation approximative due à la barrière de la langue, nous avons pu aller retirer de l’argent, puis nous nous sommes rendus au mémorial du génocide, étape importante pour comprendre l’histoire du pays dans lequel nous vivrons pendant les quatre prochains mois. C’est un peu secoués que nous en sommes sortis, marqués par les textes et images que nous y avons vu. Après un passage à l’épicerie, nous sommes rentrés à la maison nous reposer pour être en forme pour les deux jours suivants, dédiés aux dernières tâches administratives pour notre projet.Les deux jours suivants ont été consacrés à nos dernières tâches administratives. Grâce à un programme mûrement réfléchi par Olivier, nous avons pu être efficace dans nos déplacements. Nous avons commencé par aller chercher nos cartes SIM au centre-ville de Kigali, puis nous nous sommes séparés en deux groupes : les français (Gabin et Lorine) et les Canadiens (Cédric, Marie, Olivier et Yassine) pour nous rendre dans nos ambassades respectives les avertir de notre présence au Rwanda. Nous nous sommes ensuite retrouvés pour une réunion avec Imad de l’entreprise Omexom, branche de VINCI énergies et partenaire de TCI+, afin de discuter de la façon dont ils pouvaient nous apporter leur aide. Cette réunion a été très constructive, nous avons pu obtenir de nombreux conseils au sujet de la mise en place de l’électricité dans notre maternité. Gabin et Olivier sont ensuite allé à la banque, où ils ont appris après deux heures d’attente qu’il nous manquait des documents pour compléter le dossier. Ils y sont donc retournés le lendemain avec les documents, et ont finalement réussi à ouvrir notre compte bancaire, après une longue journée d’attente. Pendant ce temps, le reste de l’équipe a rencontré Devin autour d’un café, avant de se rendre au centre commercial lui acheter tout le matériel de cuisine dont il a besoin. Enfin, dernière étape au bureau de l’immigration pour prolonger nos VISA : on nous a expliqué qu’il serait mieux de le faire le moment venu directement dans notre village, à Muhanda.
Muhanda
C’est le grand départ ! Après un réveil matinal, nous avons embarqué dans les véhicules réservés par Gustave en direction de Muhanda. Nous étions accompagnés de Devin. C’est parti pour cinq heures de route, dont deux heures où nous avons été bien secoués par la route cabossée menant au village. À notre arrivée, nous avons été chaleureusement accueillis par Aaron, notre contremaître, Olivier, membre d’IDA Rwanda qui vivra avec nous pendant les quatre prochains mois, ainsi que les enfants du village qui nous ont aidé en portant nos valises sur leur tête jusqu’à notre maison. Nous avons ensuite eu droit à une visite guidée du village, en commençant par notre terrain : nous avons été agréablement surpris par le travail réalisé par la communauté avant notre arrivée pour excaver notre terrain, initialement en pente. Nous nous sommes ensuite dirigés vers la source d’eau, le centre-ville où nous avons pu voir le petit marché du village, puis nous sommes passés devant l’église avant de rentrer. Cédric et Devin sont partis à Kabaya, la ville la plus proche, en moto-taxi à travers les champs de thé pour acheter de la nourriture pour notre première semaine. Pendant ce temps, le reste de l’équipe s’installait dans les chambres, après plusieurs parties de roche-papier-ciseau pour se les répartir.
Première journée de chantier
En arrivant sur le chantier, nous avons eu la surprise de découvrir une foule de villageois qui nous attendaient : certains curieux de nous rencontrer, d’autres recherchant de l’emploi. Après un beau discours de démarrage prononcé par Olivier et traduit par Aaron, nous les avons invité à s’inscrire sur un registre pour former des équipes de travail pour les prochaines semaines. Les employés commenceront lundi. En attendant, nous avons commencé avec une petite équipe de 8 ouvriers à nettoyer le chantier des dernières roches et à installer la clôture pour garantir la sécurité des enfants du village, trop curieux pour s’éloigner du chantier. Nous avons tous mis la main à la pâte, au point d’inquiéter les villageois qui nous regardaient : notre partenaire nous a informé qu’ils étaient impressionnés que des muzungu (étrangers en kinyarwanda) travaillent si fort sur le chantier et espèrent que nous montreront l’exemple à la jeunesse du village. Les employés étaient inquiets de ne pas avoir assez de travail mais nous les avons rassuré : ils en auront en masse !LLe lendemain, nous avons terminé le nettoyage du terrain et commencé l’implantation du bâtiment. De nombreuses autorités se sont déplacées au village pour venir nous saluer : le chef de village (Mudugudu), le chef de la cellule, la police locale chargée d’assurer notre sécurité et le titulaire du centre de santé qui s’occupera de notre maternité une fois construite. Ce dernier nous a invité à discuter autour d’un verre dans un petit bar local à la fin de notre journée de chantier car je cite : « boire fait jaillir des idées ». Nous avons passé un excellent moment ! Après un bon souper, Maurice, notre fournisseur de briques, nous a apporté de l’urgwagwa, une bière à la banane locale, pour nous en faire goûter. Après toutes ces rencontres et émotions, nous sommes allés dormir pour être en forme sur le chantier le lendemain.Vendredi, Gabin, Devin et les deux Olivier sont allés à la banque et à l’épicerie à Kabaya pour retirer de l’argent. En route, ils ont croisé une femme enceinte qui se faisaient transporter sur un brancard en bambou jusqu’à Kabaya, soit pendant plusieurs heures à pieds. Cela confirme l’importance de notre projet, et nous a motivé pour redoubler d’ardeur sur le chantier. Pendant ce temps, Cédric, Yassine et Lorine ont été couper des planches chez le menuisier, qui est également le chef du village, afin d’obtenir des pieux pour l’implantation. Nous avons été invités par celui-ci à l’accompagner à l’église le dimanche matin.Journée plus calme samedi, car la majorité du village était soit en train célébrer le sabbat ou en train de réaliser leur Umuganda. Le sabbat est un jour de repos hebdomadaire consacré à Dieu, dont la loi mosaïque fait une stricte obligation (Commencé le vendredi soir et se terminant le samedi soir, le sabbat est marqué par diverses cérémonies). L’Umuganda est une coutume rwandaise, qui oblige tous les habitants du Rwanda à consacrer le dernier samedi matin de chaque mois à réaliser des tâches communautaires, par exemple le nettoyage des rues. Avant notre arrivées, les Umugandas étaient utilisés pour excaver notre terrain. La journée nous a servi à poursuivre l’implantation du bâtiment : Marie et Yassine s’en sont chargé avec Aaron et quelques employés. Pendant ce temps, Gabin et Olivier travaillaient sur les finances tandis que Lorine et Cédric écrivaient le blogue que vous lisez en ce moment. Enfin, nous avons pu commencer à creuser dans l’après-midi !Pour bien finir la semaine, nous avons fait une randonnée à travers les collines pour visiter le centre de santé de Rubaya. Nous avons mis plusieurs heures et avons souffert du dénivelé mais c’était important pour nous car il s’agit du chemin emprunté par les femmes enceintes pour accoucher. Nous avons donc pu visiter le centre de santé, ainsi que poser des questions pratiques pour la construction et pour la pérennité de notre projet. Nous sommes ensuite rentrés nous reposer à la maison. Les paysages que nous avons observés sur le chemin étaient magnifiques, nous avons passé une excellente journée pour clôturer la semaine !On se retrouve dans deux semaines pour un nouveau blogue !